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AU COEUR DU PROJET

 

 

 

De plus en plus de personnes éprouvent le besoin de se retirer, de s’aménager une pause hors du monde, de son agitation et de son rythme. La retraite par exemple, son silence et sa solitude, permettent cette respiration.

 

J’imagine le site des Tramus comme un espace libéré, un endroit susceptible d’accueillir le doute, le besoin de réflexion, le repos, la désorientation, le vide, la nécessité de se rassembler, de se poser des questions. Se demander pourquoi, pour qui, avec qui on fait les choses, pour quel monde?

  

Le Reposoir des Tramus est un endroit où l’on prendra le temps de rêver sa vie, de créer son propre territoire sensible, un endroit de pause, en arythmie avec la folle course du monde, un espace simple, où le quotidien se déploie et se densifie pour être le coeur des certitudes, l’objet de contemplation, la mesure de toute chose.

 

La sobriété de l’endroit et le cadre naturel offert aux futurs habitants viendront j’espère répondre à plusieurs de mes questionnements : comment renouer l’Homme à son environnement ? comment réevaluer nos besoins quotidiens ? Quelle place donner au bon sens dans nos prises de décision ? Comment initier une logique de modération plutôt qu’une logique de consommation ? C’est pourquoi les conditions d’accueil du lieu seront très simples et viseront d’abord à couvrir les besoins primaires : respirer, dormir, se chauffer, se nourrir, éliminer.

 

C’est de cela dont parle précisément Arne Naess, penseur de l’écologie profonde lorsqu’il décrit le lien qui existe entre la montagne et l’homme, l’humilité qui habite ce dernier face à la nature: «Cette semaine passée en sa compagnie eut pour effet de me convaincre de l’existence d’une relation intime entre la montagne et ses habitants : il y avait là une certaine grandeur, une certaine pureté, un intérêt fondamental pour ce qui est essentiel, une capacité à vivre en autarcie; et, par conséquent, un dédain pour toutes les choses luxueuses et autres colifichets.»

 

J'aimerai que le Reposoir ne soit pas connecté à Internet et les habitants seront invités à éteindre leur téléphone portable pendant leur séjour. Evidemment, eux seuls choisiront de jouer le jeux ou pas. Cet endroit est aussi pensé pour créer ce que Yves Citton appel une brèche dans la gestion de l’existence qu’impose la logique marchande de notre société et en particulier dans le fait de devoir toujours être disponible.

 

 

 

Prendre le temps de compter les nuages et de regarder pousser les arbres

 

Chaque individu devrait pouvoir prendre le temps de repérer, comprendre et réinventer les formes de vie induites par l’économie capitaliste et l’organisation sociale qui en découle.

Malheureusement, la loi de l’immédiateté contribue à construire des gestes, des attitudes, des rythmes de vie syncopés, « une urgence artificiellement entretenue, bien faite pour happer notre participation en déniant le répit d’une possible mise à distance » comme le souligne l’historien Jérôme Baschet dans son dernier ouvrage Adieux au capitalisme.

Je souhaite avec le site des Tramus donner du temps, celui de se rendre disponible au monde, aux autres, à l’imagination, à la compréhension des mécanismes dans lesquels nous sommes entrainés.

Offrir un espace d’émancipation en donnant aussi de la sécurité et de l’attention. Les Tramus est un endroit susceptible d’accueillir toute production singulière d’existence, toute forme de subjectivité, de dissensus.

Pour ce faire je souhaite d’abord mettre à disposition un toit présent dans un environnement singulier, amène, sensuel et chargé d’une histoire et d’une puissante énergie, offrant avant tout une expérience sublime de la nature.

 

 

 

Le Reposoir, un outil d’émancipation convivial

 

La présence d’une bibliothèque au cœur du reposoir est pour moi essentielle pour que le projet soit véritablement un dispositif émancipateur. Pour commencer, cette dernière sera composée des ouvrages qui ont nourri les recherches que je mène depuis quelques années maintenant. Ces outils seront présents pour accompagner ce temps de pause, propice à la découverte d’autres territoires existentiels, à la fois politiques, spirituels, artistiques, philosophiques ou scientifiques, pour donner d’autres perspectives et enrichir et structurer la réflexion de chacun.

La bibliothèque sera augmentée tout au long de l’existence du reposoir, soit par les habitants qui souhaiteraient suivre cette logique de partage en laissant des livres qui leur semblent importants, soit par l’achat régulier d’ouvrages.

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